Le whisky c'est quoi ?
Le whisky (qui vient du terme "uisge beatha" qui signifie eau-de-vie en gaélique) est une eau-de-vie de céréales (orge, seigle, maïs, ...) plus ou moins maltées. Le whisky provient de la distillation d'un moût fermenté au moyen de malt puis vieilli minimum 3 ans en fûts de chêne. Les ingrédients de base pour élaborer du whisky sont des céréales, de l'eau et des levures. D'ailleurs le whisky appartient à la catégorie des eaux-de-vie de bière.
Le whisky et ses différents styles
Les whiskies écossais, irlandais et les bourbons ne sont pas les seuls styles exceptionnels de whisky. Qu’il s’agisse du nombre de distilleries, de leur notoriété et de nouveaux pays producteurs, l’élaboration du whisky est un art qui ne cesse d’innover. Single malt, Single grain, Blended, Blended malt ou encore Single cask vous offriront des parfums et origines variés qui sauront être appréciés des plus fins connaisseurs.
L'élaboration du whisky
La fabrication du whisky est assez simple dans son principe, comme dans ses ingrédients (céréales, eau, levures) et les équipements (alambics, barriques) à mettre en œuvre. La première phase de l'élaboration du whisky est tout à fait identique à celle pratiquée par les brasseurs, puisqu'il faut fabriquer une bière.
Etape 1 : le brassage
Les céréales maltées sont concassées, c'est-à-dire moulues d'une manière très grossière. Cette mouture est ensuite mélangée à de l'eau chaude dans de grandes cuves équipées de pales agitatrices afin de dissoudre les sucres. C'est le processus de la saccharification. L'opération est répétée avec de l'eau dont la température est augmentée (de 65°C à 80°C) afin d'extraire le maximum de sucre des céréales. Après filtration, on obtient un moût sucré très dense.
Etape 2 : la fermentation
Une fois refroidi, le moût est placé dans de grandes cuves ouvertes qui ne sont pas thermorégulées. Ces cuves de fermentation peuvent contenir de 5000 à 20 000 litres. Le moût est ensemencé avec des levures. Sous l'action de ces petits champignons, les sucres se transforment en alcool et en gaz carbonique. La bière obtenue titre en 5 et 10% d'alcool.
Etape 3 : la distillation
Lors de cette étape, il s'agit de séparer l'eau de l'alcool, en concentrant le second au détriment de la première. En théorie, cela paraît assez simple puisque l'éthanol s'évapore à 78,4°C versus 100°C pour l'eau. En pratique, ce n'est pas aussi simple puisqu'il faut un matériel dédié, des alambics, et choisir un des deux processus de distillation : à repasse ou en discontinu.
Etape 4 : le vieillissement sous bois
Le distillat incolore qui sort de l'alambic n'est pas encore digne de l'appellation whisky. Il doit d'abord séjourner dans des fûts de bois pour acquérir ses qualités.
Les grandes dates du whisky
1494 : les origines du whisky
La première mention d’une eau-de-vie distillée à base de malt apparaît en Écosse en 1494. Un livre de compte mentionne l’achat « de huit balles de malt par le frère John Corsur ordre du roi, pour la fabrication d’aqua vitae ». Les 1 200 kilos d’orge maltée rejoignent alors l’Abbaye de Lindores, rattachée à l’ordre de Tiron, une confrérie originaire de Thiron-Gardais, entre Le Mans et Chartres ! Pendant des siècles, on emploie le terme latin “aqua vitae”, qui signifie eau-de-vie, pour désigner les spiritueux élaborés un peu partout en Europe, whisky compris. La naissance du whisky est certainement plus ancienne, mais Saint-Patrick (385-461) n’y est pour rien. Au premier siècle de notre ère, les Alexandrins développèrent la distillation sèche (essai de transformation du plomb en or). Autour du premier millénaire (700-1100), les Arabes perfectionnent la distillation hydraulique (production de la fameuse eau de rose pour se parfumer). Mais c’est en Italie, à Salerne, vers 1130 qu’un certain magister Salernus découvre la distillation alcoolique (avec un vin puissant, du sel et l’emploi d’un alambic en verre) et ce qu’il appelle “quint essencia” : le 5ème élément.
Le whisky en Ecosse en 1505
L’usage de l’eau-de-vie est d’abord médical (d’où son nom). Ainsi, en 1505 à Édimbourg, le pouvoir accorde aux chirurgiens barbiers le privilège de la distillation d’aqua vitae. Mais assez rapidement, les hommes découvrent que les eaux-de-vie ont d’autres vertus que thérapeutiques... et la distillation se développe rapidement dans toute l’Écosse.
Le whisky en Irlande
1608 : Le roi anglais James VI récompense quelques fidèles en accordant les premières licences de distillation en Irlande.
1780 : Un traité commercial est signé entre l’Irlande et l’Angleterre. Cela ouvre un marché immense et mondial aux distillateurs irlandais. Depuis l’année précédente, il est interdit de distiller dans les campagnes irlandaises (trop difficiles à contrôler et à taxer), et d’énormes distilleries sont construites dans les villes : Dublin et Cork en tête.
Le whisky en Europe
1830 : La révolution industrielle donne naissance à de nombreuses innovations, liées au perfectionnement des métaux (acier) et à la puissance nouvelle des énergies (charbon, vapeur). Le whisky n’y échappe pas et il profite des travaux de plusieurs chercheurs et/ou industriels. Le Français Blumenthal (1808), l’Irlandais Anthony Perrier (1823) ou le Franco-Irlandais – il est né à Calais – Aeneas Coffey (1830) perfectionnent le processus de distillation continue et mettent au point les premières colonnes à distiller. Ce qui permet de distiller l’alcool plus rapidement, à moindre coût et à partir de n’importe quelle céréale. Par contre, ce whisky de grain a le défaut d’être assez neutre en goût.
1853 : Le parlement britannique autorise l’assemblage des whiskies en 1853. Cela va tout changer. Andrew Usher lance alors son Old Vatted Glenlivet, un mélange de plusieurs whiskies de malt. Mais surtout, des grossistes en spiritueux ont l’idée d’assembler le whisky de grain avec des whiskies de malt distillés en alambic à repasse. Le résultat donne des whiskies moins coûteux et plus faciles à boire. Ils vont connaître un grand succès, suite à une nouvelle loi qui crée en 1860 les entrepôts sous douane. On peut désormais stocker et assembler du whisky avant le paiement des taxes. Johnnie Walker, Georges Ballantine, Tommy Dewar ou les frères Chivas vont rapidement se faire un nom.
1870 : Le phylloxéra – un petit insecte originaire des USA – ravage le vignoble européen. Dans le même temps, l’apparition des premières bouteilles en verre favorise la commercialisation et l’exportation des marques. Le whisky va remplacer les cognacs, armagnacs et autres brandies dans les verres anglo-saxons puis mondiaux.
Un arrêt met fin à plusieurs années de polémique sur la définition du whisky. En juin 1909, il est définitivement accepté qu’un whisky peut être distillé à partir d’orge maltée mais aussi de grains entiers comme le maïs ou le blé. Les grandes marques d’assemblage ont eu chaud.
Le whisky aux Etats-Unis
1920 : Il est 12h01 très exactement en ce 20 janvier 1920 lorsqu’entre en vigueur la prohibition sur tout le territoire américain.
1933 : La fin de la prohibition est déclarée le 5 décembre 1933. Ces 14 ans de sobriété forcée ont ruiné l’industrie américaine des spiritueux au profit des sociétés canadiennes, qui ont profité de leur position géographique pour se développer.
Le whisky dans le monde
En 2015, on approche des 1000 distilleries de whisky en activité dans le monde.